La paralysie du sommeil est un trouble survenant généralement lors de l’endormissement ou au réveil. Comme ce phénomène engendre une incapacité à bouger ou à parler, la personne concernée prend souvent peur. Mais bien qu’elle soit assez impressionnante, cette pathologie reste assez fréquente et souvent, elle est bénigne. Faisons le point sur ce trouble afin de mieux vivre l’expérience.

Qu’est-ce que la paralysie du sommeil ?

La paralysie du sommeil est un trouble apparenté à la parasomnie. On la reconnaît facilement grâce à ses symptômes qui empêchent la personne endormie de bouger ou parler, comme réellement paralysée.

D’une manière générale, la paralysie du sommeil apparaît durant la phase de sommeil paradoxal. Il s’agit du cycle de 90 minutes qui survient après l’endormissement et précède la phase de sommeil lent. En tout cas, cette incapacité temporaire peut survenir à différents moments :

  • À l’endormissement
  • Durant le sommeil
  • À la lisière entre l’éveil et le sommeil
  • Au réveil

Cette pathologie est plus souvent constatée chez les individus atteints de narcolepsie ou d’apnée du sommeil. Ceci étant, elle peut toucher tout le monde. D’ailleurs, les chiffres affirment qu’entre 20 à 30 % d’entre nous auraient déjà été victimes de ce trouble. La plupart du temps, les épisodes de paralysie du sommeil surviennent pendant l’adolescence.

En outre, la durée de la brève incapacité varie d’une personne à une autre, mais elle ne dure pas plus de quelques minutes. Bien qu’il s’agisse d’une pathologie fréquente et sans gravité, la paralysie du sommeil peut nous faire peur, surtout si elle revient plus d’une fois. Il arrive même que l’épisode soit accompagné d’hallucinations. Et c’est surtout dans ces cas qu’il devient effrayant. Dans la majorité des situations, elle est favorisée par le manque de sommeil, la fatigue, le stress ou encore l’anxiété.

Les causes de la paralysie du sommeil

Bien souvent, la paralysie du sommeil est associée à un phénomène paranormal, notamment la visite d’un esprit durant l’endormissement. Mais en réalité, il s’agit d’un trouble que l’on peut parfaitement expliquer de manière scientifique. Habituellement, notre corps est uniquement paralysé lorsqu’il entre dans la phase de sommeil paradoxal (phase avec beaucoup d’activité cérébrale et rêves). Durant ce temps, un neurotransmetteur appelé glycine va empêcher les muscles de bouger. Comme cette déconnexion est un mécanisme de protection naturelle, elle est de courte durée.

Toutefois, c’est pendant ce laps de temps que la paralysie du sommeil survient. Alors que le cerveau croit être conscient, le reste du corps n’est pas encore réveillé ce qui va également tromper les sens. Pendant cet épisode entre rêve et réalité, la peur et les éventuelles hallucinations sont déclenchées par l’état de conscience intermédiaire.

Les faits aggravant la paralysie du sommeil

En général, les fonctions motrices reviennent à la normale dès qu’on est éveillé. Si elles restent inhibées au moment du réveil ou si la paralysie se déclenche de manière prématurée, le trouble devient anormal. Dans ce cas, il serait préférable de consulter pour éviter que l’expérience s’aggrave.

À noter, la paralysie du sommeil fait partie des symptômes de la narcolepsie cataplexie. Ainsi, elle sera plus fréquente chez une personne souffrant de ce trouble. Néanmoins, certaines situations peuvent l’accentuer :

  • Position de sommeil allongée sur le dos
  • Circonstance difficile : stress, anxiété ou surmenage
  • Modification brutale du mode de vie : déménagement, deuil, divorce…
  • Mauvaise qualité du sommeil : horaires non réguliers, mauvaises habitudes…

Parfois, la prédisposition à la pathologie existe de façon familiale ou chez les personnes de nature anxieuse. Enfin, les individus ayant vécu une expérience sexuelle traumatisante (abus ou agression par exemple) sont également plus enclins à faire une paralysie du sommeil.

Pour information, l’âge peut aussi être indirectement lié à ce trouble. Dans la plupart des cas, les personnes rapportant les épisodes sont des adolescents et de jeunes adultes.

Comment se manifeste la paralysie du sommeil ?

Les épisodes de paralysie du sommeil s’apparentent à une impression de rêve éveillé. Alors qu’on se réveille, nous sommes dans l’impossibilité de bouger ou formuler un mot. A ce titre, seuls les muscles oculaires et respiratoires sont actifs. Mais surtout, on tente en vain de sortir du sommeil, sans pouvoir y arriver.

Cet état, qui dure quelques secondes à 2 minutes, peut être accompagné d’autres symptômes physiques comme :

  • La sensation d’étouffements nocturnes
  • L’impression de flottement ou de sommeil éveillé
  • Le corps qui tremble pendant le sommeil.

Causant la peur, la paralysie du sommeil s’accompagne d’hallucinations qui sont de nature variable. Les plus courantes restent cette impression de sentir une présence hostile ou une pression sur la poitrine. Mais d’autres manifestations peuvent être constatées :

  • Hallucinations auditives : craquements, bruits de pas…
  • Hallucinations visuelles : perception d’ombre ou de lumière,
  • Hallucinations kinesthésiques : sensation de chute, vibrations, impression de sortir du corps, etc.

Dans tous les cas, ces manifestations sont source d’angoisse, voire d’insomnie. De peur de revivre une nouvelle expérience, les personnes victimes du trouble dorment peu ou mal. D’ailleurs, cela peut nuire à leur santé.

Que faire en cas de paralysie du sommeil ?

Durant une paralysie du sommeil, le dormeur peut encore respirer normalement et ses organes fonctionnent correctement. Il faut donc éviter de paniquer. Par la suite, si vous êtes paralysé, vous avez le choix entre deux solutions :

  • Lutter contre la sensation : bouger ou tenter de crier pour être remarqué.
  • Se laisser faire : se projeter dans un univers mental agréable et se détendre mentalement.

Puisque l’épisode s’arrête quelques secondes plus tard, il n’est pas toujours nécessaire de consulter un médecin pour guérir la pathologie. Sachez aussi que ce trouble du sommeil ne tue pas. Mais vous pouvez améliorer votre hygiène et vos habitudes de sommeil pour éviter les symptômes à l’avenir :

  • Fixer des horaires pour aller dormir le soir
  • Ranger et aménager un environnement de sommeil confortable
  • Éloigner toute distraction et source de lumière
  • Éviter de dormir sur le dos et la consommation de caféine

Bien entendu, apprendre à gérer son stress fait partie des meilleures méthodes pour se débarrasser de la paralysie du sommeil. En même temps, cela permet d’améliorer notre santé.

Quand s’inquiéter de la paralysie du sommeil?

Parfois, même avec les précautions prises, les épisodes de paralysie peuvent devenir fréquents. C’est notamment à ce moment qu’il faudra demander l’avis d’un médecin. La consultation est également indispensable dans deux cas de figure :

  • Incapacité survenant non pas au réveil, mais à l’endormissement
  • Sensation de somnolence anormale (ou exagérée) durant la journée si vous n’êtes pas atteint de narcolepsie

Conclusion

Le traitement de la paralysie du sommeil implique des traitements médicamenteux. Ces derniers servent à redynamiser le tonus musculaire durant le sommeil paradoxal. Sachez toutefois qu’adopter une bonne habitude de vie reste l’un des premiers traitements contre cette pathologie.